Alors que je montais dans la voiture afin d'aller dans un endroit calme pour pique-niquer, ma soeur commença à me bombarder de paroles. Une fois arrivée, j'ai admiré le paysage de longues minutes. Des arbres aux feuilles d'une verdure magnifique, des fleurs à perte de vue, des vastes champs et des collines, certaines boisées. Ma mère, fine, élançée et très sympathique installa avec une rapidité surprenante notre repas. Le ciel était très bleu, d'un bleu azur, sans nuage. Le soleil rayonnait de mille feux et je me sentis m'endormir. Mon père, un homme grand et élégant, m'interpella.
- Eh, petite chipie, mange avant de dormir ! Tu te salirais.
Je sursautai quand mon père m'appella. Je pris mon sandwitsh et je bus une grande gorgée d'eau. Ma soeur, petite blonde bavarde et fine au caractère de cochon, parlait sans cesse d'une voix surexistée, ce qui me donnait une migraine affreuse. Je me suis éloignée avant d'avoir une crise de nerfs, mais ma mère, avec un rire cristallin, me lança.
- Reste là petite chérie ! Ton père et moi n'avons pas fini !
- Mais maman ... J'ai envie de regarder le paysage, je peux quand même ? mentis-je.
- Allons, sois patiente !
Avec ses cheveux bruns virevoltants, elle m'adressa un tendre sourire, allant jusqu'à ses oreilles. Mes parents, très patients et optimistes de nature, écoutèrent ma soeur avec intéret. J'étais exaspérée de voir ma soeur si hypocrite les contrôler à ce point. Une fois que mon père eut finit, voyant mon agacement, me parla.
- Pourquoi tu n'écoutes pas ta soeur ? C'est intéréssant, ce qu'elle dit, non ?
- Bien sûr que c'est intéréssant ! répliqua séchement ma soeur à mon nez.
- J'ai envie de jouer, pas de l'écouter faire le moulin à paroles !
- Et bien va te promener. Mais pas trop loin, sucre d'orge.
Sous le regard coléreux de ma soeur, je me levai, irritée. Je partis en rogne dans les belles allées de cette campagne. Quand je revins, doucement pour ne pas attirer l'attention de ma peste de soeur, je fus ahurie. Elle ouvrait grand la bouche, afin de lancer une fois encore ses aventures à dormir debout, et je me doutais de la suite. La mouche, qui virevoltait autour de sa tête depuis quelques minutes, voyant un endroit jusqu'alors inexploré, plongea droit dans son gosier. Elle toussa, cracha, et cette mouche avalée, avait cloué le bec de ma soeur pour de bon. Quand nous rentrâmes, elle ne dit plus un mot. Au fond de moi, et même à haute voix, je disais :
- Merci la mouche !
Mais une fois à la maison, elle se remit, cette satané soeur, à reparler à plein poumons, et respirait à peine entre deux phrases. Alors là, je disais :
- Idiote de mouche !
- Pourquoi, disait mon père.
Je grognais. Et là, ma soeur se tut, croyant à une mouche dans la maison.
Depuis ce jour, ma soeur est bien moins bavarde. Cette mouche, je la remercie !
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Mer 11 Juin - 13:59